Bulle Du mercredi 30 août 2006

Espoir de survie en milieu hostile

Long est le chemin vers la reconnaissance ultime... à fortiori en milieu professionnel.

Tout cela mérite quelques explications préalables, que je vais me faire un plaisir d'énumérer...


QUI : Moi, jeune homo fielleux en voie de focillisation professionnelle au sein d'un établissement bancaire et en mode "sortie définitive de placard" depuis quelques années.


OU : Dans l'établissement bancaire en question, connu et reconnu du large public pour ces légendaires malversations et autres prises de pieds dans le Tapie.


QUAND : Ces dernières semaines et plus précisément aujourd'hui, pour le rebondissement scénaristique le plus récent.


COMMENT : Laissez moi le plaisir de vous conter ça...

En schématisant, on peut dire que je me suis mis en tête, grace à mon incroyable esprit masochiste, de parachever cette vague relativement productive de comings-outs auprès de mes collègues de boulot. Ben oui, après avoir informé tout mon entourage, la logique voudrait que je fasse de même auprès des personnes avec qui je passe deux jours par semaine.

Logique suicidaire, vous pensez ??? Je suis d'accord mais l'exceptionnel manque de challenges palpitants dans mon quotidien me fait faire n'importe quoi...

Donc me voilà à multiplier les petites allusions éventuellement ambigues, à peser les silences sententieux en réponse aux questions personnelles qu'on ne manque pas de me poser...
Bref, j'ai encore du chemin avant que le message ne traverse l'esprit légèrement cloisonné de mes joyeux collègues (sisi... vous verriez ma boite mail interne et les pseudos blagues sexistes qui y circulent, vous comprendriez certainement la notion de "cloisonnement de l'esprit").

A titre d'exemple, il y a quelques semaines, nous discutions avec des collègues féminines d'un ton légèrement enjouée sur le thème des séries télé. Alors que nous abordions le programme télé des vendredis soirs de M6 et la série homo qui clôt la soirée dont personne ne se souvient du nom, je lançais un féroce "Queer As Folk", rapidement perçu en "Couire aze Fuck". Les voyant surpris que je déploie une telle science en matière de séries télé underground, je me réfugiais alors très vite derrière un "oui d'ailleurs, il y a aussi une série lesbienne qui s'appelle 'The L Word'..."
Courageux mais pas téméraire donc.

Finalement, je restais un peu déçu sur cet échec et alors que je révais à organiser ma petite Gay Pride privée au sein de l'agence bancaire, j'eus vent de l'extraordinaire nouvelle !

En l'occurence, un de mes collègues, reconnu pour son exceptionnelle discrétion avait laissé échapper son homosexualité. De mon statut de tiers neutre à l'affaire, j'écoutais les ragots de mes collègues et j'approuvais leurs remarques finalement assez respecteuses, compte tenu de l'énormité de cet aveu (oui, il faut savoir qu'en milieu professionnel fermé, la moindre anecdote peut prendre des allures de scandales). J'appréciais d'autant plus ce revirement que le-dit collègue homosexuel a finalement tout pour plaire (attention, je n'ai pas dit qu'il a tout pour ME plaire; j'ai déja ce qu'il faut et cela me convient très bien... d'autant que Monsieur aime à fouiner son nez sur cette page à l'occasion).
C'est juste qu'il est agréable d'être enfin partie d'une minorité, mais d'une minorité élégante... Après tout, j'aurais pu tomber sur l'autre collègue au cou de taureau et à la dégaine de gros beauf...

Après l'isolement, l'espoir ???
Dommage, tout ça risque de simplifier mon propre coming-out maintenant...


1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Evite juste le cuir et ça devrait le faire !
C'est vrai que dans un miieu "clos", les esprits ont tendance à l'être aussi et le moindre truc devient le ragot de la semaine :s..
Ou alors deveint végétarien et engage le combat :) !

31 août 2006, 10:35:00  

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