Bulle Du jeudi 10 août 2006

La nécessité ne connait pas de loi...

La Loi DADVSI a beau avoir été voté dans les règles de l'art, le débat est loin d'être clos, ai-je découvert ce matin même alors que je lisais l'intervention d'un des éventuels candidats socialistes à la présidentielle (dont j'ai oublié le nom... ils sont largement interchangeables de toute manière) .

Les belles promesses étant de mises, c'est donc naturellement que les anti-Dadvsi sont invités à élire un socialiste pour voir le texte supprimé. Soit.

A la base, je ne suis vraiment (mais vraiment) pas favorable au texte voté par nos assemblées parlementaires mais je m'interroge quand même sur les multiples soubresaults qui ont frappé ce texte aux différentes étapes du processus législatif. Et de m'interroger sur la portée sociale de la Loi en général.

Cette loi qui semble vidée de son sens normatif, qui n'est devenu qu'un argument politique plus ou moins efficace. J'ai le sentiment que nos politiciens ont la loi facile, qu'ils ont vite fait d'en faire le point d'orgue de leur programme, comme si la promulgation était un but en elle-même et de toute manière une preuve de leur engagement et de leurs efforts.
Et tant pis si ces textes sont expédiés puis vite déformés, triturés à force de décrets, compliquant encore notre beau bordel législatif français...
Qu'importe ! Nul n'est censé ignorer la loi, même quand celle-ci fluctue et évolue à une cadence infernale, au gré des réformes qui arrivent parfois même avant que la loi ne soit applicable.

Pas étonnant donc que le citoyen ne s'y retrouve plus, qu'il ait moins de scrupules à franchir la ligne jaune. Dans ce contexte, encore moins étonnantes apparaissent ces réactions de l'opposition au pouvoir qui fait comme point d'orgue de son programme la démolition du travail de ses prédecesseurs...

CQFD... Beau bordel que notre pays, où le sang trop vif et l'esprit naturel de contradiction n'arrangent rien.
Ch'ais pas pourquoi, ça me donne des envies de 6ème République...