Bulle Du dimanche 5 novembre 2006

Amuse toi bien.

C'est dur à croire mais il aura fallu que j'attende mes 24 ans pour être vraiment confronté de manière directe par la mort, en l'occurrence celle de mon grand-père, survenue il y a quelques jours.
Non pas que le concept me soit totalement étranger, j'ai pu en appréhender quelques bribes à travers les décès successifs de mes deux arrières grand-mères, toutes deux d'âge relativement avancé. Mais ces expériences passives ne concurrencent pas la pleinitude de la récente confrontation que j'ai eu avec la mort.

Pleine car je crois que la mort ne s'appréhende totalement que dans l'accompagnement. J'ai accompagné mon grand-père dans ce qui l'a terrassé et j'ai assisté aux conséquences directes de ce décès, aux cotés de toute ma famille, unie comme jamais.
Avec le recul, je prends cette possibilité comme une réelle chance, même si le poids est lourd à porter. Une chance de fixer ma place dans la famille, une chance de peser le poids de la perte et une chance d'accepter un peu plus mon héritage.


Pleine car la mort n'est au final qu'une suite de conventions bizarres qu'il faut respecter, et qu'il m'a été donné de découvrir et de comprendre ce cadre rigide des obsèques.
Jamais je n'aurai cru qu'il faille être capable de coordonner tant de choses à la fois et ma grand-mère aura bien eu besoin de l'appui de toute sa décendance.
Si au final on sort lessivé de ces longues heures d'organisation, on s'aperçoit aussi qu'elles ont subtilement distillé le deuil.


Pleine parce qu'on comprend, ne serait ce qu'un infime instant, que la vie vaut le coup d'être vécu et qu'il ne sert à rien de l'étouffer sous le poids de vaines stupidités.
Et il aura fallu qu'un brave homme gaillard, apprécié de tous, s'en aille en sa 77ème année pour nous permettre d'avancer un peu.

Et d'y Croire encore.

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