Bulle Du jeudi 23 novembre 2006

Cinématographik (n°1)

Allez hop, reviews en masse des derniers films visionnés.

Ca risque même de devenir une habitude sur ce blog, j'ai bien envie de me rompre à la tradition bloguienne de la critique culturelle et croire un instant que mes apports seront réellement déterminants du sort de tel ou tel film critiqué.
Rêvons un moment.

1. En un, Shortbus de John Cameron Mitchell (voir aussi Hedwig and the Angry Inch... pas vu, mais il semblerait que ce soit définitivement à voir) :

Shortbus relate les parcours personnels de différents personnages ou couples qui vont chercher à compléter leurs sexualités et atteindre leur propre épanouissement à travers la fréquentation d'un club libertin New-Yorkais, le Shortbus.
Bien plus qu'un lieu orgiaque, c'est aussi le point de recontre d'âmes paumées, entre Sofia la sexologue qui cherche à tout prix à connaître l'orgasme, entre Jennifer Aniston (pas l'actrice, mais un homonyme), une jeune artiste qui camoufle ses tendances asociales derrière son déguisement de prostituée dominatrice et le couple homo composé de Jamie et Jamie (!!!) qui se déchire entre la dépression de Jamie et l'amour étouffant de Jamie...
Pour chacun, la libération ne sera pas que sexuelle mais passera toujours par cette étape que le réalisateur rend incontournable, de par l'insertion de scènes plutôt corsées, mais sans pour autant tomber dans le vulgaire. Les dialogues sont souvent très drôles et toujours tendres, alors que les cinq premières minutes auraient pu nous faire craindre de nous retrouver face à des monstres sexuels en puissance. Au final, elles mettent en exergue leurs faiblesses et leurs motivations, riches et essentielles.
Rajoutez à ça de succulents morceaux musicaux (quel magnifique tableau final), quelques parralèlles au 11 septembre et on est en passe de détenir un film qu'on pourrait qualifier de culte (notion à relativiser, qui serait capable de m'expliquer ce qu'est censé vouloir dire ce mot ?)



2. En deux, Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro.

Trainé par mon mister devant ce film (bien qu'il ne lui aura pas fallu faire preuve de beaucoup de persuasion), je m'apprétais à râler et retorquer les arguments classiques levés contre ce film par ses détracteurs (voir Allociné).
Finalement, je n'aurais vraiment rien trouvé à redire, sauf peut-être une cruauté un peu trop exprimée (et quelques scènes qui m'auront valu de détourner le regard).
Reste que le réalisme dans le drame (historique et familial) se mèle parfaitement avec l'onirisme du fantastique.
Ophélia est une petite fille solitaire propulsée, avec sa maman enceinte, au sein d'une nouvelle vie, celle offerte par son beau-père, un général belliqueux et froid. Ils prennent place au sein d'une maison campagnarde qui tient lieu de front de bataille, dans le cadre de l'Espagne franquiste.
Très vite, elle est reconnue par une fée et un faune (une espèce de bestiole mi-bouc, mi-homme) comme étant la princesse tant attendue d'un royaume sous-terrain. Elle devra, pour regagner son rang, accomplir préalablement trois épreuves...
A voir réellement, notamment pour l'esthétisme général (surtout dans les mondes fantastiques qu'Ophélia devra traverser) et pour le jeu glacial de Sergi Lopez, hitlerien à souhait...



3. Et de trois avec Borat, le phénomène kazakhe tout fraichement débarqué.

Difficile de réduire un film-monstre pareil en quelques lignes... Borat, c'est un concept, un genre cinématographique à lui tout seul (entre pastiche décomplexé et reportage sociologique sur la société américaine).
Je me suis amusé à réflechir à un éventuel ersatz, une éventuelle référence de cette furiosité et je n'ai réussi à lui rapprocher que le "film" de Michael Youn Les 11 Commandements. Qualitativement, la farce française ne tient évidemment pas la route mais on peut tout de même reconnaître quelques similitudes.
Reste que Borat est beaucoup tranché, la frontière entre réalité et fiction étant relativement mince... on en vient à se demander si les personnes qui ont eu à rencontrer la tornade kazakhe n'étaient pas aussi des piégés...
Toujours est-il que ça canarde dans tous les sens, tout le monde en prend pour son grade (surtout les kazakhes, c'est vrai). L'humour est bien travaillé, hormis quelques lourdeurs, mais au rythme où s'enchaîne les réjouissances, il est normal de tomber sur 3 ou 4 pétards mouillés...




Et voilà pour cette semaine.


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