Bulle Du mardi 8 mai 2007

La dignité du vaincu

L'accueil était prévisible.

Sourire impassible qui laisse transpirer une certaine frustration sans donner aux gens ce qu'ils voulaient voir, je gère mon entourage depuis deux jours et assume le poids de mes convictions présidentielles. Car je dois bien reconnaitre que, si j'aime à cultiver une certaine originalité, je ne pensais pas me retrouver seul à soutenir Ségolène Royal au second tour.
Seul dans mon environnement proche, j'entends ; 47% des citoyens ayant eu le même courage que moi...

Donc, je me rends chez mes parents en ce mardi férié, je baisse un peu la tête, sentant venir les quolibets.

Qu'il est dur dans ces conditions de conserver la teneur de ces convictions ! Il est ma foi très tentant de chercher à se désolidariser du mouvement vaincu.
Qu'il serait agréable d'en vouloir à Ségolène et de l'accabler de reproches, de justifier un éventuel aveuglement !

Mais non. Je décide d'être fort, d'invoquer à chaque remarque qui se veut humiliante un certain fatalisme. Au mieux, je me convaincs et cherche à convaincre les autres que la démocratie est de nouveau en marche et que notre cher vainqueur aura à composer avec, devra lisser les quelques chiffonures de son programme, s'il veut éviter les balles.

Mais je n'y crois déja plus vraiment quelques minutes plus tard. La transition est rude et quand bien même une éléction de cette envergure comporte sa part de radicalisation des opinions, il est encore difficile d'arrondir les angles.

Même si au final, on s'y fera tous et on oubliera tous nos positions tellement tranchés, aux limites de la caricature et de la désinformation. Le soufflé des rancoeurs retombera bien vite, je nous le prédit.

Et puis 5 ans, ça passe vite, il paraît.

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